Morse Verdun Lahius Black Sheep Montpellier 4 janvier 2014

Déjà le premier concert de l'année, pour fêter traditionnellement un anniversaire qui était clairement réussi : pour la première fois j'ai vu la cave du Black Sheep pleine, l'entrée refusant des gens condamnés à siroter des bières en haut au bar avec sa bande-son pourrie… Nous étions serrés comme les sardines de la chanson et cette fois ça commençait bien à l'heure.

Le plateau purement local était ouvert par le trio LAHIUS et son Stoner un peu Punk-Rock qui fait immanquablement penser à Fu Manchu. Bien servis par le son toujours parfait de la salle, le groupe peut se passer de basse derrière ses deux guitares sans que cela ne gêne. Le chant au timbre blues va bien mais il est encore un peu faible, je prescrirais une bonne cure de Gauloises et Straight Bourbon pour gagner de l'effet. Et puis si les titres varient un peu le tempo de l'un à l'autre, il n'y a pas de variation au sein même des titres ce qui les rend monotones malgré la frappe dure du batteur.

Cette année, les cinq de VERDUN sont repartis comme en quatorze ! Depuis la dernière fois qui remonte à presque un an, il y a eu du changement avec un nouveau chanteur beaucoup plus expressif dans ses poses. Leur Doom obscur et oppressant à la AmenRa synthétise bien l'identité de la scène Bas-Languedocienne en y ajoutant des sonorités Stoner par ces riffs Sabbathiens et les effets bien dosés de réverbe' sur le chant, qui ouvrent à l'influence d'Electric Wizard et Crowbar. Cette lenteur écrasante, magnifiée par un son dont on ne louera jamais assez la qualité, laisse néanmoins place à des passages acoustiques dans le droit fil de Neurosis, où le chanteur fait parfois des vocalises sans micro dont l'effet est pertinent. Les compos, là, sont très bonnes et l'on ne sent plus le temps passer. Les deux tiers de la salle headbanguait en rythme, j'ai bouffé du cheveu pour six mois !

Pendant la dernière longue pause, un supergroupe s'est improvisé pour balancer une paire de reprises dans les goûts de l'héroïne de la soirée. Vous voyez l'esprit.

Et donc enfin le MORSE de chez nous (parce qu'il y en a un aussi dans les Flandres) a envoyé sa violence à la Botch ou Fugazi survitaminé. Le poutrage hargneux laisse parfois place à des plans déjantés et non moins agressifs. La qualité sonique estompait le potentiel Punk de tout ça, mais était cohérente avec la vraie nature profonde HC New School. Le pit s'est formé pour de bon malgré la faible hauteur du plafond (attention à la clim' et aux projecteurs). Le chanteur dont on connaît l'engagement déchaîné s'est jeté maintes fois dedans et s'est suspendu aux poutres (attention, on vous dit !!!). Abel, quand il fait les chœurs, rappelle qu'il n'a pas perdu ses capacités. Comme d'habitude, le set fut court et intense, c'est le groupe qui doit passer à la fin quelle que soit l'affiche.

Mes prochains concerts à l'agenda seront beaucoup moins extrêmes… Mais il est heureux de voir que les groupes récents nés sur les cendres d'autres formations locales plus ou moins cultes peuvent dépasser les potentiels entrevus il y a une dizaine d'années. L'avenir est radieux.