Il était temps de faire la rentrée des concerts, n'ayant pu être aux affiches toulousaines du mois d'août (rater Eyehategod trois jours avant le décès de Lacaze !), ni à Black Tusk samedi dernier (petite affluence et avis contrastés à ce qu'on m'a dit).
J'ai vraiment découvert la tête d'affiche il y a un an et demi lors de la tournée avec Kylesa, avec un souvenir suffisamment marquant pour revenir ventre à terre à la TAF. Malheureusement il y avait beaucoup moins de monde, une quarantaine de motivés du lundi soir ; mais pas que des locaux tout de même. Un peu de merch était proposé sous le préau baigné d'une fraicheur idéale…
Pour nous tirer de la douceur vespérale, les quatre locaux d'ANCHORS AWAY venaient défendre leur second EP qui sortira sous peu. Après une entame instrumentale, il était clair qu'il s'agissait de HC new school à quelques motifs Emo, qui sonnait un peu entre Converge oubliant le frein à main et Benea Reach… Malgré un trac évident au début, ça se bougeait bien dans le sillage du chanteur et surtout ça jouait pas mal avec un son correct. Le set raccourci à une grosse vingtaine de minutes était néanmoins convainquant pour un groupe encore nouveau, on y prenait plaisir – et à ce niveau ce n'est pas fréquent.
Passons à la tournée proprement dite avec les Finlandais d'UNKIND. Avec leurs dégaines de Doomeux bien de chez eux ils nous ont envoyé le Crust Metallisé bien gras, majoritairement D-Beat, qui fait leur réputation. Le chant en finnois s'y prêtait parfaitement en dépit du mauvais mixage du micro vocal du guitariste qui en assure une bonne partie même si le principal du poste reste au barbu bassiste. Tant que c'était comme ça, on retrouvait les sensations de Disfear ou d'un Rotten Sound alourdi par une cinquième corde à la basse, servi efficacement même si la fosse ne se forma pas.
Puis vinrent quelques surprises avec des passages voire un titre entièrement mid-tempo et un peu barré, totalement en accord avec le reste de l'affiche HC moderne, qui variait d'un coup l'ambiance. Quelques intros samplées donnaient une atmosphère lourde contrastant sans jurer avec l'esprit Punk, qui reprit le dessus pour la fin de set. Cette amplitude assez surprenante garantit un show plaisant, pas ennuyeux ni "linéaire" (le terme assassin de convenance qui pend au nez de tous les groupes bourrins). Je ne suis pas grand fan de Crust mais je sens que sur album ça doit beaucoup mieux passer que la moyenne.
KEN MODE a un nouvel album à promouvoir mais n'allait pas trop surprendre, et ce fut tant mieux. Usant intelligemment de la double culture nationale, Jesse Matthewson communique peu derrière sa mèche, avec un fort accent, mais en français. J'ai replongé sans peine dans leur HC Noisy à la Botch. Mais avec une Les Paul branchée sur Orange et Mesa, une basse Jackson et une batterie Tama, le son est très Rock, par moments on ne savait plus très bien si c'était la basse ou la guitare tellement cette dernière fuzzait. La Cour, le bassiste, aime bien mettre son instrument derrière la tête quand ce n'est pas trop compliqué à jouer.
Bien connu des amateurs du style KEN Mode est un bel exemple de trio explosif, en dépit d'un son volontairement peu lourd Jesse donne beaucoup d'énergie pour un set intense, assez rapide même s'il s'agit plus de breaks sans merci que d'accélérations. Voire, quand la double s'y mettait cela devenait très puissant. Les deux frères, en tout cas, vivent vraiment la musique qu'ils donnent comme certaines personnes au premier rang. Je ne me souvenais pas d'une utilisation aussi fréquente d'intros prises à des dialogues de cinéma, parfois un peu trop longues à mon avis.
Car ce fut un show court d'une bonne demi-heure seulement, ce qui est dommage. Mais au moins pour une fois on rentrait tôt de la TAF.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire