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vendredi 22 juillet 2016

Devin Townsend Fear Factory Rockstore Montpellier 24 novembre 2012

Puisque Cradle et Dark Tranquillou ont annulé leurs passages respectifs, cette soirée sera la dernière avant la fermeture de cher vieux Rockstore pour travaux pour neuf mois ! La vétusté des lieux l'impose, mais ce sont aussi quelques souvenirs qui vont s'en aller, de concerts mais aussi de bien de soirées. Enfin, la résurrection nous est promise, avec même capacité et un cadre amélioré, dont acte.

Et pour une dernière métallique la salle se remplit presque complètement alors que, surprise, ce n'est pas Sylosis qui ouvre mais DUNDERBEIST. En fait, selon un copain qui s'était renseigné avant de venir, Sylosis tourne en ce moment en Amérique… Place donc à ce sextet Norvégien en costume et cravate cheap, plus le maquillage de King Diamond. Ils nous ont proposé un Metal Rock tranquille, où se ressent assez l'influence de Faith No More. Malheureusement le répertoire reste embourbé dans un mid-tempo mollasson et peu intéressant ; d'ailleurs on ne comprend pas bien pourquoi il y a deux chanteurs. Le son était très mauvais au fond et passable quand on s'approchait, et à un moment les éclairages ont sauté en les laissant dans le noir avant que ça ne revienne progressivement. Le set n'a même pas duré une demi-heure pleine.

Malgré le son thx annoncé en ouverture, on sait bien que FEAR FACTORY n'a pas bâti sa réputation sur le live ; et le retournement complet de personnel avec procès à la clé a créé des fêlures avec le public, même pour un fan aussi viscéral que moi qui les voyait pour la troisième fois.
Tandis que l'introduction de "The Industrialist" montait en ouverture, on reconnaissait l'ex-Chimaira Matt De Vries à la basse cinq cordes et un jeune inconnu pour moi derrière l'imposante batterie remplaçant heureusement la BAR de l'album. Et pourtant cet efficace premier titre fut massacré par le son abominable de la caisse claire surmixée. Le reste de la setlist fut totalement orientée sur l'album "Obsolete" avec "Shock", "Edgecrusher", "Smasher/Devourer", et "Resurrection" un peu plus tard. Et là il faut dire que Burton était vraiment aux fraises, à la rue : ses vocaux graves pouvaient à peu près passer en se disant qu'au moins ils n'étaient pas truqués, mais les parties claires étaient quasiment éteintes et très souvent fausses. Ce n'est pas nouveau, mais en plus il était crevé de fatigue sur scène, se tenant mal et difficilement, plus probablement à cause d'un excès la veille combiné à l'âge plutôt qu'à une maladie de saison. Quand on en est arrivé à l'évocation de "Digimortal" avec avec "Acres of Skin" et "Linchpin", c'était à pleurer même si ça n'a pas empêché la foule de sauter au quart de tour. Heureusement la tête suivait, il se souvenait d'être déjà venu ici.
Par contre Dino était bien en forme, très heureux d'avoir reconquis SON groupe. Son riffing précis et très propre a sauvé les meubles. Il a aussi repris l'habitude de prendre lui aussi la parole sur scène pour de bonnes harangues. Du reste l'assistance était dedans, la fosse s'est souvent lâchée sur les classiques. Nous avons même eu un "Martyr" velu à l'ancienne pour fêter les vingt ans de cette période pur Death Metal. Seul "Powershifter" était tiré du précédent disque, par contre, tandis que "Recharger" revenait sur l'actuel. Ce sont de bons titres qui firent leurs preuves. La qualité des compositions compte aussi sur scène et cet autre élément a beaucoup contribué à rééquilibrer les faiblesses du set. Mais soulignons que bien évidemment, les deux albums réalisés sans Dino "el gordo" ont été soigneusement ignorés !
Depuis longtemps, FF ne met plus de synthé sur scène, et en dépit de quelques raccords approximatifs inévitables en live et un mixage un peu bas à mon avis, ça s'est bien passé. Sincèrement contents de jouer avec leur ami Townsend qu'ils firent acclamer ("the top hat of USA !"), les Californiens futuristes avaient réservé entièrement la fin de set à "Demanufacture" jusqu'ici ignoré lui aussi - mais à dessein, avec les quatre premiers titres enchaînés pour la plus grande joie des amateurs de circle-pit.

Malgré les défauts de la performance de ce soir l'assistance était visiblement tout à fait satisfaite après une heure et demie de set qui confirmaient que FF n'était quand même pas relégué complètement au rang d'invité. Pour ma part le fan indécrottable que je suis y a incontestablement pris plaisir même si c'était clairement mieux à l'époque, même pour un groupe qui n'est pas fait d'abord pour la scène.

Aucun rappel n'était possible car le film de Ziltoïd, burlesque à souhait, était envoyé aussitôt tandis qu'on allait au bar en fendant tant bien que mal la populace.

Comme il s'en rappelait aussi, il y a une dizaine d'années DEVIN TOWNSEND était déjà venu en ce lieu ; il avait des cheveux mais bien moins de monde pour le voir. Je ne connais pas ses acolytes actuels qui avaient tous trois la tête rasée (ou presque) et de belles barbes pour deux d'entre eux, mais que de chemin parcouru depuis !
D'entrée, il nous rappela cruellement après le pauvre Burton ce qu'était un bon chanteur, même si comme sur album il reste un peu sous-mixé à mon avis. Sur la durée du set, il s'est montré aussi un guitariste hors pair. Surtout, il a su canaliser sa folie pour en tirer un charisme exceptionnel qui manquait encore au début des années 2000. Cette dinguerie médicalement attestée est paradoxalement très saine, sa présence a captivé toute la salle avec son engagement et son humour, oscillant sans cesse entre métaphysique et scatologie pas bien méchante. Le Canadien prend soin de ses fans et de son public afin que tous passent le meilleur moment possible ensemble.
Autre signe de progression : le mur d'images qui était souvent psychédélique mais aussi humoristique, par exemple sur "Vampire" ou en se payant la tête de groupes comme Meshuggah ou BtBaM. Tout cela faisait vraiment grand spectacle, objectivement, dans la foulée de la performance londonienne. Quand il ne se pose pas des questions sur Dieu, l'Amour et le sens de l'Univers, Devin redevient un enfant.
Pour parler quand même de musique, l'évolution était là aussi notable. Je ne suis plus depuis un bon moment les multiples avatars du bonhomme et ne puis donc donner de set list précise, mais toute la période brutale de SYL est restée de côté. En première partie de set les titres étaient plus longs et puissamment atmosphériques (j'ai reconnu quand même "Life" d'"Ocean Machine") avant que ça se lâche mieux en second période. L'apothéose fut atteinte quand Devin fit monter les enfants qu'il avait repéré devant et les fans du premier rang pour faire une petite chorégraphie ravageuse sur "Lucky Animals", inoubliable.
Townsend se donne tellement qu'il ne voulait pas partir et put arracher à l'organisation un rappel en mettant au vote "Bad Devil" et "Ziltoïd" qui l'emporta. Complètement habité, il joua avec un Ziltoïd en poupée et installa sur son micro le carton avec marqué "Ziltoïd for president !" amené par des fans de devant !

C'est bien simple, j'étais venu avec un ami qui ne connaissait pas et qui est reparti fan et avec un t-shirt. J'ai un peu de peine à l'admettre même si cela ne veut pas dire grand-chose entre deux groupes amis, mais Townsend a très largement justifié son statut de tête d'affiche en 2012. Pour l'ancien Rockstore, ce furent vraiment des funérailles de première classe.
Sachez enfin que les trois groupes viennent avec du merch, FF propose quelques t-shirts amusants, le père Devin a aussi plein de choses à vendre.

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