L'été du festival de la TAF était ultra Brésil avec Soulfly, Ratos de Porao et maintenant Krisiun, sans oublier d'autres compatriotes par le passé… Pour ces dates estivales on retrouvait assez logiquement plusieurs personnes qui ont quitté la région mais qui sont revenus en vacances, compensant ainsi les absents, plus quelques vrais touristes symboliques. Au final cela devait toucher la centaine de spectateurs, soit le nombre habituel pour ce style d'affiches par chez nous. Perso' c'était la cinquième fois que j'allais voir Krisiun et je pouvais en attendre beaucoup après quelques boucheries, sans même me poser de questions sur l'album qui vient de sortir il y a quelques jours.
Notre trio local ZOLDIER NOIZ attaquait avec son Thrash Black aux vocaux réverbérés pour fans de Possessed, Venom et Hellhammer. Depuis la dernière fois que je les ai vus ils ont récupéré la batteuse de Reptilicus. Ce qui est bon, c'est que ces musiciens sont suffisamment bons pour faire quelque chose de plus fin ensemble, s'ils le voulaient. Ils rendaient donc une copie de qualité, surtout à la guitare avec un riffing précis et des solis au poil passés au crible d'un son délibérément bien crade ! La basse est néanmoins audible et assure même quelques arpèges, les vocaux étant partagés dans des registres très proches, le bassiste étant un peu moins réverbéré et plus gras. Sachant à quoi m'attendre, j'ai apprécié.
Ouf ! Krisiun arrivait pendant cette première pause.
MANIAC est un quartet de Toulon que nous reverrons assez souvent à mon avis, avec sa Flying V à casquette et sa growleuse. Ils font un Death mid-tempo groovy mais ferme à l'américaine, qui me faisait penser aux débuts de Dying Fetus, à Jungle Rot, Illdisposed, au Cannibal récent ou Internal Bleeding, jusqu'à ce qu'une reprise de Six Feet Under vienne confirmer cette claire orientation. Pas mal d'intros sont samplées, des ambiances ou des dialogues de films selon les cas. L'univers est basique, inspiré des grands classiques de l'horreur des années 70 comme le nom du groupe l'annonce. Extravertie et décomplexée, la chanteuse illustre ses paroles sans que sa performance – plus variée que les morceaux – en souffre. La fosse s'est réactivée facilement sans s'enflammer vus que tout ça restait, ici encore, bien basique. Les compos sont entraînantes sur le coup, mais pas inoubliables il faut le reconnaître. De toute façon, nous pourrons suivre la progression des années à venir…
J'ai voulu profiter des balances que les frères KRISIUN font traditionnellement eux-mêmes. Moyse en t-shirt Judas Priest est déjà virtuose à pleurer quand il fait ses gammes sur sa Razorback Dime. Mais ils n'ont jamais réussi à venir à bout de mauvais retours, où la batterie écrasait tout le reste en empêchant de s'entendre jouer correctement, ce qui est particulièrement problématique pour restituer dignement des morceaux aussi brutaux. Comme l'heure tournait, ils se jetèrent à l'eau tout en restant mal à l'aise sur les premiers titres, plus récents et aux rythmes plus changeants. La batterie dominait aussi côté public, mais de façon moins gênante, parce que ça restait propre. Trop concentrés sur leur interprétation, les trois frères n'ont jamais pu se lâcher complètement ; même si cela montait en puissance notamment en revenant à de vieux titres plus faciles à rejouer et plus directs encore. Les fans étaient quand même contents même si cela n'atteignait pas les sommets qu'ils m'avaient fait vivre d'autres fois. Alex crut devoir dire qu'ils faisaient du mieux qu'ils pouvaient mais pour ma part, depuis un certain concert de l'automne 2004 au Rockstore, je conserve un respect farouche pour ce groupe. Après un "King of Killings" à l'ancienne, ils rendirent les armes.
Parfois, il y a des pépins qui vous plombent un set sans qu'on puisse y remédier. Pour un groupe qui tourne ça n'est qu'une péripétie, comme pour ceux qui les ont vus souvent. J'espère que les novices, s'il y en avait, ne sont pas repartis trop déçus car ce serait immérité.
Normalement, je vous donne rendez-vous à la rentrée pour une affiche du même tonneau…
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