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dimanche 17 juillet 2016

Depeche Mode Arena Montpellier 21 janvier 2014

Cela faisait seulement six mois que j'avais vu Depeche Mode la dernière fois, mais il était inconcevable de ne pas y aller pour leur premier passage à Montpellier.
C'était la première fois que je venais à l'Arena, le palais des sports ouvert il y a trois ans pour héberger le club de handball et de grands concerts. J'avais hésité lorsque Muse et Rammstein étaient passés, mais le rapport prix-motivation pour revoir ceux que j'avais vus à moins cher à de meilleures périodes fut défavorable. La vaste salle ressemble forcément à Bercy, elle est très confortable et plutôt laide à l'intérieur. Comme c'était la seule date dans le Midi c'était complet depuis des mois et il valait beaucoup mieux venir en tram plutôt qu'en voiture. Le public était sensiblement plus âgé et familial que pour les concerts estivaux (on y reviendra).

FEATHERS, projet d'une chanteuse texane d'origine grecque, faisait la première partie pour défendre son premier album avec que des filles pour l'accompagner, à part le batteur. Dans sa grande tenue blanche au milieu de pions en noir cela faisait penser au Within Temptation de la vieille époque. Musicalement, sa voix chaude se pose sur une Synth Pop indie qui rappelle Marsheaux (des Grecques…) ou un Ladytron vivifié. Les compositions ne sont pas extraordinaires mais offrent quelques bons moments quand les notes tiennent. Anastasia Dimou prononce Montpellier correctement et déclara avoir aimé visiter la ville.

Pendant la pause j'ai eu la faiblesse de prendre un t-shirt malgré les prix indécents. Beaucoup de gobelets floqués Depeche Mode seront emportés par les fans, moi j'ai rendu le mien après vidange, il ne faut pas tout cautionner. Profitons-en plutôt pour retrouver les amis assis ailleurs.

J'avais réservé une place dans les tribunes en face, on y voyait très bien depuis des sièges rembourrés qui correspondent mal à mon idée d'un concert, mais le pire allait encore venir. Après la discrète immersion du public par des beats conçus pour faire monter une excitation modérée, le noir se fit dans un cri hystérique venu du parterre, créant une jolie constellation de téléphones et appareils photos à travers la salle, phénomène inexistant il y a encore quinze ans et devenu habituel des très grandes affiches…

Alors DEPECHE MODE s'installa tranquillement dans le sillage de Gahan tournant sur lui-même pour traverser la scène, et entama son set par deux extraits du dernier album. Et très vite j'ai réalisé que le public n'y était pas. Tout le monde est resté assis, quand des enthousiastes se sont levés un peu plus loin à droite les voisins les ont fait se rasseoir vite fait avant que ça dégénère. En bas au loin, Gahan démontrait qu'il était vraiment en voix ces derniers mois en jouant facilement des variations d'"Angel".
Le show fut logiquement quasiment le même que l'été dernier, reprenant les mêmes clips (par exemple les chiens tristes d'un mélancolique "Precious" où Gore faisait fuzzer la guitare comme il aime bien). Mais certains effets sont écartés au profit de vues retouchées de la scène comme sur "Black Celebration" rendu sur un rythme alourdi par la batterie, ou auparavant pour "Walking in my Shoes" qui n'est pas parvenu à décoincer les brochettes de quadras rancis qui me cernaient. Moi, j'ai appris à me bouger assis.

La puissance de la musique et le charisme du faux quintet touchaient jusqu'au fond de la salle ceux qui le voulaient bien. Mais lorsque David essaya de faire reprendre la vocalise de "Should be Higher", la faiblesse de la réponse disait tout. Je n'étais pas le seul dans cette situation absurde, à avoir les poils qui se dressent sous la suavité d'un "Policy of Truth". Vint ensuite le tour traditionnel de Gore seul au chant avec Pete Gordeno au synthé piano, le demi-dieu Martin dans son impayable tenue cuir aux grosses lanières pendant sur les fesses. Après un "Slow" sans intérêt particulier, un vieux "But Not Tonight" révélée pleinement sa facette déprimée loin de l'enjouée version originale. En revenant, Gahan cabotina à l'ancienne pour tenter de faire prolonger les chœurs comme ça se fait habituellement à ce moment, avec un succès mitigé, un manque total de coordination du public.
Il y avait un moment aussi qu'on n'avait pas ressorti "Behind the Wheel", en version album, puissant à souhait, qui fit enfin se dresser certains ramollis, avant que d'autres irrécupérables ne les recadrent. C'est un vraiment un grand titre, dont l'élan était prolongé idéalement par l'excellente version remixée à la grosse basse d'"A Pain that I'm Used to" et l'incontournable "A Question of Time" et sa chorégraphie au pied de micro de David Gahan, irrésistible une fois de plus. Autour de moi l'un vapotait clandestinement pour tromper l'ennui d'être obligé d'accompagner sa femme, l'autre restait figé les jambes croisées, l'autre encore tapotait doucement des mains le cul sur sa chaise sur les titres les plus entraînants, la famille derrière se plaignait qu'elle était déçue.

Je ne suis pas hyper fan de la version live faite à "Enjoy the Silence", ce morceau légendaire n'y perd quand même pas tous ses charmes heureusement, achevé avec un Gahan la joue presque posée sur les cordes de la guitare de Gore. Par contre, l'introduction ralentie de "Personal Jesus" fait son effet, des milliers de gens (je parle des motivés) suspendus quelques secondes au mediator de Martin Gore. Même s'ils n'étaient pas aussi à fond que d'autres fois vu le contexte, Depeche Mode en mit encore plein les yeux et les oreilles. Beaucoup espéraient dans le parterre repartir avec le gilet de David quand il le fit tournoyer comme pour le lancer. Les "trois plus deux" membres paraissent trop soudés pour que la fin de l'aventure semble proche, même si l'inspiration du temps de "Violator" n'est plus tout à fait là.

Le rappel (en mode automatique) s'ouvrit sur un "Shake the Disease" bien accommodé au registre intimiste du blond en spandex. Le reste s'enchaîna comme cet été avec d'abord la version remixée par Goldfrapp de "Halo" et son même clip d'Anton Corbijn, reprenant une nouvelle fois la figure du delta pour illustrer aussi d'anciens titres. "Just can't Get Enough" ne surprend plus mais fut une nouvelle fois très fêtée autour d'un Gahan plus charismatique que jamais avec ses poses statuaires à contre-emploi totalement géniales pour ce titre si naïf, si universel, si guilleret… L'humour anglais ne l'a pas encore quitté malgré des années d'expatriation. Enfin venait "I Feel You" toujours aussi fort avec son riff simple qui met en valeur un Christian Eigner pas très impressionnant à la batterie pour un fan de Metal extrême, au son même passable, mais qui faisait le boulot à l'image de tout le groupe malgré un accueil à la limite de la dignité. Pas de quoi troubler l'impassible Fletch'. Puis le rituel "Never Let Me Down Again" et sa version live légèrement remixée, la forêt de bras pathétiquement clairsemée en beaucoup d'endroits, pas prolongée de reste par rapport à d'autres fois.

L'on savait que "See you next time !" signifie que le concert est fini, beaucoup de gens espérant néanmoins un nouveau rappel après deux heures. Il est vrai que deux à quatre titres de plus sont souvent casés dans le corps du set. Mais pourquoi en faire plus pour un public aussi mou et ranci ? Je pense que j'aurais mieux fait d'aller en bas, même si j'ai mieux vu que d'autres fois. Je suis reparti en partageant ma consternation avec d'autres amis rencontrés par hasard en longeant le gros bouchon formé instantanément à la sortie des parkings. Depeche Mode a un public qui ne les mérite pas. La bonne nouvelle, c'est que vu le feeling du groupe un petit avenir semble encore possible.


Welcome to my World/ Angel/ Walking in my Shoes/Precious/ Black Celebration/ Should Be Higher/ Policy of Truth/ Slow (M. Gore)/ But Not Tonight (M. Gore)/ Heaven/ Behind the Wheel/ A Pain that I'm Used To (rmx)/ A Question of Time/ Enjoy the Silence/ Personal Jesus
Shake the Disease (M. Gore)/ Halo (rmx)/ Just can't Get Enough/ I Feel You/ Never Let Me Down Again

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