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dimanche 17 juillet 2016

Sepultura Legion of the Damned Flotsam & Jetsam Bikini Toulouse 25 février 2014

Avec l'âge on n'encaisse plus comme avant et maintenant je couche à l'hôtel quand je viens faire un concert à Toulouse. J'aime le Bikini et le dernier Sepultura, aussi je n'avais pas hésité longtemps à m'organiser pour cette affiche ultra Thrash tout de même. Comme l'affiche était assez fournie il fallait arriver tôt et j'ai posé le pied dans la salle pile à l'heure du premier riff. L'assemblée était déjà fournie mais répartie entre la vaste salle proprement dite, sa tribune, la cour et son bar, l'entrée et le parking…

Les Canadiens de MORTILLERY débarquaient avec leur Thrash juvénile et furieux, teinté de Heavy. Y'a pas à dire, ça envoyait et leur chanteuse assure sans aucun problème, elle a du coffre. Le rythme est pied au plancher, les chevelures sont fournies et se secouent, le son était impeccable d'entrée. Le point faible, ce sont les riffs. C'est du pur Kreator-Venom le génie en moins. Le Thrash est bon quand il y a des variations, des breaks ingénieux, des riffs complexes… Mortillery se contente de bombarder avec une précision suffisante des accords basiques, sans vices ni vertus. Typiquement le groupe qui peut vous faire bouger mais qu'on oubliera vite hélas parmi tous ces groupes du revival Thrash.

Évidemment connu pour être le groupe originel de Jason Newsted, FLOTSAM & JETSAM n'est vraiment pas un débutant ! Le quintet fait enfin la tournée européenne longtemps annoncée. Après deux titres récents, F&J s'est recentré sur sa prestigieuse histoire et ses deux premiers albums légendaires, avec "Hammerheart" et "Escape from Within". Sans sonner aussi agressif que les jeunes leur Thrash envoie du lourd par moments, et il a la saveur unique des vieilles pièces de vingt-cinq ans d'âge. Quelques passages plus faibles se laissent sentir aussi pourtant et peuvent freiner l'enthousiasme des premiers pogos, sans s'arrêter à une paire de pains discrets du batteur.
Les solos sont longs et prenants, le chant tend souvent vers le Heavy et sur un titre le chanteur est allé mettre un casque de guerrier dans le style grec antique, qui ne l'a pas gêné, comme il ne se gêna pas non plus pour aller corriger (à raison) son mixage sur la table dans les coulisses. Dans la tradition Américaine des années 80, les titres sont longs et atteignent facilement huit minutes, ce qui fait que peu de titres seront joués en fin de compte malgré un set long et très digeste, pour l'Histoire.

LEGION OF THE DAMNED était le seul groupe Européen de la soirée. Les cinq Néerlandais ont servi leur Thrash moderne, puissant et propre, né avant tout le revival justement à l'instar de Dew-Scented. Malgré une carrière fournie à rajouter à leur précédent groupe, ils ne sont pas marqués par l'âge. L'efficacité des titres, parfois agrémentés d'intros cinématiques, est certaine. C'est ultra carré, une vraie machine. Mais avec eux j'ai toujours ce même problème de n'en rien retenir, dès l'instant où le morceau s'achève. J'ai passé une heure agréable malgré quelques excitées encore bien novices dans le pogo. Le groupe communique un peu et fait bien mal, et pourtant quand les lumières se sont rallumées j'étais incapable de citer un seul riff…
Pendant la longue pause, on pouvait voir que c'était bien plein, se replacer encore mieux pour la tête d'affiche. Le merchandising était assez fourni pour Legion et Mortillery, Sepultura proposant essentiellement des t-shirts floqués aux motifs du dernier album.

C'était la cinquième fois que je voyais SEPULTURA, même s'il y eut un hiatus de dix ans entre la première et la deuxième. Toute ma génération reste profondément marquée par les premiers albums des Brésiliens. Je n'ai pas lâché après le départ de Max et je défends leur nouvelle démarche expérimentale et productive becs et ongles, malgré certains albums contestables dans le lot. J'ai vraiment aimé "The Mediator…" qui m'a motivé sans peine, un an et demi seulement après le mythique concert estival à la Secret Place et huit mois après le pitoyable show de Soulfly.
Et l'émotion était toujours présente malgré les changements, quand montait "Trauma of War". Derrick Greene se rase la tête maintenant et a eu un peu de peine à se caler sur ce premier titre qui a lancé la fosse sans hésitation. La longue introduction de "The Vatican" ralentit un peu l'immersion mais ces nouveaux titres passent l'épreuve scénique à l'aise. "Propaganda", premier classique, acheva d'emballer les derniers puristes. Lancé sur des titres plus récents, Andreas Kisser se montre vraiment un magnifique guitariste, en espérant me faire bien comprendre il est terriblement beau quand il joue et dégage au moins autant qu'un Trey Azathot ou autres génies qui ne font qu'un avec leur instrument. Paulo, exécutant sobre changeant rarement de basse, offre un contraste toujours frappant
Derrick Greene partage toujours la communication avec lui, même si les timidités de la tournée "Against" sont bien loin. Son français est toujours aussi limité. Plutôt que de ressasser encore certains classiques de live, Sepultura a déterré des titres négligés comme un redoutable "Dusted" emmené par un Eloy Casagrande joueur et enchaîné avec le simple et efficace "Convicted in Life". Plus tard "Desperate Cry" et son intro en arpège cristallin et lugubre fut joué en entier à l'ancienne, précédant un inattendu "The Hunt" qu'Andreas est fier de ressortir malgré la réaction troublée de l'assistance devant cette reprise quasi oubliée du mythique New Model Army. À la différence de Max, Derrick s'applique en partie à un chant clair aux légers trémolos dans le style de Justin Sullivan (le chanteur originel de ce groupe), alors que son timbre est bien plus grave ! Andreas a assuré les chants en portugais, notamment pour la reprise de "Da lama o caos" dédiée aux quelques Brésiliens dans la salle, qui s'accommoderait mieux à mon avis d'une orchestration plus dense pour profiter pleinement de son feeling tropical endiablé si lointain de nos bourrinages habituels. Sur ce morceau comme sur d'autres, Derrick participait aux percussions.

Totalement intégré au milieu des trois autres qui pourraient être son père, Casagrande assure dans tous les registres et s'attaque sans complexe à un "Inner Self" composé alors qu'il n'était que misérables gamètes dans les bas-ventres respectifs de ses heureux parents ! Les deux grands classiques de "Chaos AD", présentés cette fois en ordre inversé, ont déchaîné le public. Greene se dit alors étonné de tant d'énergie et surtout de voir des filles slammer, ce qui le poussa à dédicacer aux filles un "Policia" pas nécessairement fait pour.

Si cette fois aucun très vieux titre ne fut ressorti comme souvent, l'inusable "Arise" conclut le set sur un ton pur Thrash en accord avec les autres groupes du soir.

Le rappel attendu enchaîna "Rattamahata" visiblement à l'instigation de Casagrande (il est joueur, je vous dis) où le quadra Brésilien derrière moi enfin débarrassé de sa femme se laissa complètement aller malgré son taux d'imbibition, et l'incontournable communion finale de "Roots Bloody Roots" usé jusqu'à la corde mais on ne s'en lassera jamais…

Vous l'aurez compris, je ne regrette absolument pas l'investissement. Pas une fausse note, un répertoire lourd et pourtant varié ; offrant des monuments, des exhumations pour les vieux fans et des nouveautés de moins en moins contestées et pour cause, le grand jeu… La comparaison avec Soulfly est vraiment cruelle. J'ai déjà envie de revenir à Toulouse dans deux mois pour une autre affiche.

Trauma of War/ The Vatican/ Kairos/ Propaganda/ Impending Doom/ Manipulation of Tragedy/ Convicted in Life/ Dusted/ Age of the Atheist/ Desperate Cry/ The Hunt/ Spectrum/ Da lama ao caos/ Inner Self/ Territory/ Refuse-Resist/ Policia/ Arise
Rattamahata/ Roots Bloody Roots

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