Livarkahil Demented TAF Saint Jean de Védas 29 octobre 2012

Ce soir avec du Death et un peu de Black c'est un peu la Pologne et pour commencer on allait bien baisser la température de dix degrés par rapport à la semaine dernière. Une grosse quarantaine de personnes sont venues – sans compter les équipes – et c'est honnête pour une telle affiche par chez nous, deuxième étape du "Burn the Devotees tour" à la TAF.

Notre quintet local ANTROPOFAGO était venu nous annoncer la mise en téléchargement gratuit de deux nouveaux titres sur leur Facebook. C'était la quatrième fois que je les voyais. Dans la bonne humeur, ils progressent encore un peu à chaque fois en maîtrise. Plus besoin d'encouragements de sympathie, car ça fait mal (les guitares à canon scié, c'est un signe !). Seulement, il faudrait vraiment s'améliorer sur le son parce que ce n'est plus possible à ce niveau maintenant : je n'ai rien entendu de la basse à six cordes – qui est encore sous-utilisée, de plus – et j'ai cru comprendre aussi qu'il y avait une paire de solos esquissés mais on n'en a rien attrapé non plus !

DEMENTED vient de Bordeaux, comme un quintet aux mines arrogantes mais pas prétentieuses. L'uniforme est de rigueur avec treillis camouflage et chemisette noire ornée… Ils sont étiquetés Death "moderne" et comme il fallait le comprendre c'est bien du brutal, direct, propre, bien mixé et carré, avec quelques intros sobres (notamment du chant féminin typé Heavenly Voices pour donner un côté mystique à toute cette puissance). Les Aquitains poutrent sans forcer, c'est sensible spécialement sur le growl qui est naturel et assez intelligible. C'est vrai, on pense vite à Blood Red Throne ou Vader s'il fallait citer des ressemblances (plus que des influences pieuses).
C'est quand même un peu ardu à la longue car s'il y a des changements de rythme cherchant à accrocher l'auditeur, ce ne sont pas de vrais breaks relâchant franchement la pression deux secondes. Il y a un risque à sonner trop d'un bloc, même si le mixage laisse de la place à chaque instrument. D'ailleurs le pauvre bassiste s'est retrouvé sans sangle pendant la moitié du set, la basse coincée sur le genou et la jambe pliée sur le retour !
Demented est physique, efficace et susceptible de plaire peu ou prou à tout fan de brutal.

LIVARKAHIL venait en rattrapage après l'échec lamentable de la tournée de l'an dernier avec Hate et Vesania… Avec leurs warpaints, leur Death Black penche plutôt vers le Black, tout en ayant un son plus propre et moins abrasif. Avec eux aussi ça poutre, mais un peu moins parce que ça rougne plus. En effet il y avait enfin de vrais riffs et de vrais breaks, grâce à un petit héritage Thrash évident. Logiquement, l'assistance s'est un peu lâchée sur certains morceaux. Tout cela fait aussi très polonais mais franchement j'ai trouvé ça aussi bon que leurs maîtres évidents, j'ai nommé Hate. Car c'est un peu moins agressif mais aussi moins pédant. Leur set est passé sans mal.

Bref, c'était une bonne petite soirée de brutalité française.