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mercredi 27 juillet 2016

Neurosis Apolo Barcelone 21 juillet 2011

Je m'excuse pour le retard dû à une coupure volontaire d'internet pendant une semaine de vacances (ça fait du bien…), mais voici mon report du concert du 21 juillet à Barcelone.
Que les choses soient claires : je n'avais pas du tout prévu d'aller à ce concert, mais peu après avoir organisé un petit séjour dans la capitale catalane je me suis rendu compte que Neurosis y jouait pile le soir de mon arrivée. Le temps de se poser à l'hôtel et retour au métro, parce qu'on était déjà en retard !!!

La sala Apolo est en bas de la grande avinguda del Para-lel, en gros entre le vieux port et Montjuic, juste en bordure du louche et légendaire "barri xino". C'est l'une des meilleures salles que j'ai vu, rectangulaire et vaste, décorée dans les rouges avec des miroirs et de grands bars en contre-allée sans que rien ne gêne la vue, juste à la bonne taille pour accueillir de gros groupes dans un format où tout le monde peut quand même bien y voir. On y retrouvait avec moult affabilités deux ou trois voiturées de Coreux Noiseux montpelliérains qui faisaient l'aller-retour pour l'occasion, groupés au milieu d'une salle presque à bloc.

Cependant le concert était programmé tôt (surtout par rapport aux horaires locaux) et KARMA TO BURN avait déjà bien entamé son set. Ayant oublié mes bouchons et bien fatigué, je suis resté au fond. Le trio déroulait son Stoner instrumental aux riffs prenants. Comme je les avais raté quand ils avaient joué à Montpellier, je n'avais que de vagues souvenirs du fameux premier album où Roadrunner leur avait imposé un chanteur. Grâce à un son idéalement équilibré entre acoustique et granulation accrocheuse plus un groove sous contrôle irrésistible, vingt minutes ont donc suffi pour me convaincre.


J'avais déjà vu Scott Kelly en solo acoustique il y a quelques mois mais ce qui s'annonçait n'était pas comparable. Le son était toujours impeccable même si personnellement j'aurais préféré un accordage plus sec des guitares dans les graves, ou peut-être est-ce que je préférerais tout simplement que NEUROSIS renonce au vibrato. Mais le mixage était bien, les percus et basse valorisées. Le batteur se tenait recroquevillé à la Pete Sandoval, Steve von Till était plus sur le côté de la scène près du percussionniste en laissant le centre à Kelly.
Je ne pense pas que ce soit la peine de vous décrire la musique de Neurosis. Les deux heures de set étaient appréciables à cause de la longueur des titres. Les enchaînements étaient meublés par des ronronnements qui ne servaient qu'à maintenir un peu trop artificiellement les auditeurs dans l'illusion intenable d'une séance sans pauses… Ce qui n'empêchait pas quelques respectueux applaudissements.
Je regrette de ne pas avoir pu réviser avant tant l'exceptionnelle qualité des compositions a de l'importance chez eux. J'aurais pu mieux en profiter pour me plonger dans leur vaste monde post-apocalyptique, reprenant le HC à zéro pour le réinventer totalement en empruntant largement à d'autres milieux comme quelques discrets emprunts industriels pouvaient le rappeler. Après avoir vu tant de combos inspirés par leur travail, voir Neurosis tient de la récapitulation vertigineuse. En dépit d'une fatigue de plus en plus pesante, il n'y avait pas moyen d'être blasé d'expérimenter une nouvelle fois ce type de son, tant les créateurs auront toujours une dimension de plus que leurs meilleurs disciples. Cela tient notamment à une sincérité remarquable après tant d'années, alors que le piège de l'autocaricature les attend grand ouvert depuis bien longtemps.
Reconnaissons cependant que je n'ai été vraiment à fond que lorsqu'ils ont interprété deux titres que je connaissais, le reste du temps il fallait se contenter de défricher à la hâte les titres dans des conditions exceptionnelles. D'ailleurs selon mes copains qui connaissent le répertoire par cœur, il était plus ardu de rentrer dans les trois titres nouveaux ou récents qui ont été joués. On distinguait néanmoins dans l'ensemble un très vieux morceau clairement plus lourd et direct que le reste, même si on restait encore bien au-delà du Doom Noisy pur et simple.
Il y avait bien sûr un mur d'images derrière la scène, sobre et tenant plus de la sombre rêverie que vraiment terrifiant, privilégiant naturellement le noir et blanc. Cela jusqu'au dernier titre, qui basculait nettement dans l'obscurité et la violence en guise d'apothéose. Tandis qu'un grand squelette faucheur nous récoltait à grands coups sur l'écran de fond dans un déluge de guitares, de percussions et de vociférations d'agonisants, totalement contrôlé emporté par sa performance, Scott Kelly donna un gros coup de tête dans son micro qui lui laissa une grande marque sanglante couler sur le front dans les dernières minutes de jeu. Culte ! On a même eu un rappel programmé, comme quoi ils resteront des Américains à part.

Le concert s'est terminé tôt et on pouvait repartir vers le métro sans hâte – on n'est pas à Paris ! Je suis reparti très content (malgré la grande faim !) car j'avais envie de les voir depuis longtemps, après avoir déjà vu Cult of Luna et supporté Isis : maintenant je pourrais dire que j'ai vu les trois grands.
Il y avait aussi Bon Jovi au stade olympique de Montjuic, mais c'était sans moi… et à en croire les nombreux t-shirts croisés au hasard dans la cité comtale, le Heavy se porte toujours aussi bien en Espagne même si l'éclectisme est quand même heureusement de mise.

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