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mardi 19 juillet 2016

Orphaned Land Klone Antirouille Montpellier Antirouille 4 novembre 2013

L'Antirouille n'accueille pas souvent du Metal et c'est bien dommage puisque j'habite quasiment en face de cette salle… J'étais même surpris qu'une telle tournée atterrisse là vu son profil habituel. En dépit d'une totale absence d'affichage l'affluence était bonne pour ce local et correcte pour un Orphaned Land en pole position. D'autant que certaines personnes qui auront vu Klone lors de leur dernier passage à Montpellier en début d'année (et en tête d'affiche) ne seront peut-être pas revenues. Et pourtant l'affiche était exceptionnellement fournie pour ce prix-là.
Le merch' était fourni même si cette fois je n'ai rien pris.

Le premier groupe était THE MARS CHRONICLES, formation française encore récente qui propose un Metal aux riffs assez complexes, à la Textures, avec un feeling plus atmosphérique. Le chant est juste mais un peu faible hélas, la discrète correction au mixage en cours de set n'y a guère remédié. Leur musique se rapproche immanquablement du Djent, mais ils s'en défendent et il faut reconnaître qu'ils évitent l'influence de Meshuggah et les démonstrations instrumentales, tout en jouant impeccablement. Ce n'est pas trop mon style et toutes ces mélodies recherchées qui s'emboîtent sans plages de repos ne correspondent pas à ma définition de l'atmosphérique. Mais au-delà de la sémantique un peu vaine certains ont apprécié, et c'est normal vu que ce qu'ils font est assez dans le vent en ce moment.

KHALAS ARABIC ROCK ORCHESTRA qui vient de Palestine est invité par Orphaned Land. C'est aussi un quartet assez jeune qui fait aussi du Metal aux fortes influences orientales, exclusivement tirées de la tradition musicale arabe il me semble. Devant des vidéos de derviches tourneurs, cela se rapproche beaucoup des débuts d'Orphaned Land évidemment. C'est assez basique sur le versant Metal et j'ai même trouvé quelques maladresses de composition qui gâchent un peu leur style dont la pertinence est pourtant éprouvée. Néanmoins enthousiastes et très désireux de nous emballer, ils ont cette petite manie du Metal oriental du saut sur place, typique mais pas plus idiot que le pogo. L'assistance a un peu répondu mais se réservait encore. Ils ont communiqué en anglais, surtout le guitariste qui est assez doué dans l'humour noir. Il a empoigné une flying V sur la fin, sans que je n'y sente beaucoup de différence. Un standard connu de la musique arabe a dû être repris car certain(e)s dans le public suivaient les paroles d'un titre.
La générosité ne compense pas forcément les lourdeurs mais ils ne prétendent pas à être plus que ce qu'ils sont. Et honnêtement, on ne peut pas faire les blasés sans tenir compte de leur contexte, la motivation qu'il exige, et de leur disponibilité au stand. Il ne faudrait pas non plus négliger ce que représente le fait de tourner en Europe pendant plusieurs semaines avec un groupe Israélien. D'ailleurs Uri le bassiste d'Orphaned Land suivait dans le public.


KLONE était l'un des rares groupes que j'avais déjà vu justement dans cette salle il y a bien des années, avec un line-up complètement différent et des chevelures XXL. Je ne misais pas grand-chose dessus à l'époque, les faits m'ont donné tort ! N'ayant pu être là la dernière fois à cause du conflit de concerts avec Mercyless le même soir, j'étais curieux de revoir ce clone métamorphosé pour le meilleur. Sur cette tournée, ils empruntent le batteur des Mars Chronicles qui a assuré sans mal, toujours sous les yeux d'Uri Zelcha.
Le son était très propre mais la limite du matériel mono de la salle commença à se sentir, ce qui explique que presque tous ont demandé à être poussés chacun au mixage. On pourrait résumer Klone à "Gojira fait du Alice in Chains en y rajoutant un passage Stoner de temps en temps", pourtant la crédibilité de cette formule dépressive est largement prouvée. Je ne connais pas bien leur répertoire mais je crois que le set s'est réparti essentiellement entre "Black Days" et "The Dreamer's Hideaway", notamment parce qu'il n'y avait pas d'orchestrations samplées. Yann Ligner chante naturellement et se dégingande souplement au long ces introspections attristées. La cohérence du style renouvelle le sentiment d'oppression qui s'accompagne chez Klone de rythmiques lentes et d'un jeu fluide, chaleureux, contraire aux usages.
Comme attendu leur passage s'est achevé avec Björk, "Army of Me" qui est un excellent exemple de reprise inattendue, reconnaissable et complètement assimilée au style propre du repreneur (demandez à un ami qui se disait qu'il connaissait bien ce morceau célèbre mais ne le retrouvait pas parmi ses classiques du Metal).

C'était la troisième fois que je voyais ORPHANED LAND, après l'annulation du concert à Marseille il y a deux ans et sans compter Yossi Sassi en solo l'an dernier. Et conformément à l'orientation de l'excellent "All is One", le côté orchestral est revenu en force. La set list est restée très axée sur ce dernier album et les grands titres du début de "Mabool". Derrière la scène passaient les clips des morceaux ou le motif du dernier album créé par Metastazis.
Le son était toujours propre et en mono, ce qui gênait pour profiter des nombreux samples ou des solos de guitare, mais remarquez que les samples étaient déjà sous-mixés à Paris il y a trois ans.
Plus de costumes cette fois, Yossi Sassi a passé tout le concert avec une double guitare-oud qu'on ne lui voyait que sur quelques titres auparavant. En bon méditerranéen il surjoue les poses dans ses solos, dansotte et saute quand ça le prend. Il faut dire que le groupe implique beaucoup son public et que taper dans les mains en rythme marche bien partout autour de notre mer… Kobi Farhi nous fit faire les chœurs et bouger les bras en rythme, et comme il prend à ce moment le pied de micro à bout de bras une analogie fugace avec David Gahan s'impose de façon troublante. Plus hippie que jamais avec ses pieds nus et la main sur l'oreille, il communique volontiers, revenant sur le fait qu'ils aient emmené un groupe Palestinien : le guitariste de Khalas monta alors lui prêter leur keffieh qu'il a gardé le temps de quelques titres. Plus tard, Kobi rappela qu'ils ont débuté sur un label français et qu'ils étaient déjà venus à Montpellier avec Paradise Lost.
Le versant symphonique étant actuellement privilégié, même les trois titres tirés d'"OrWarrior" n'étaient pas les plus extrêmes. Ce n'est qu'en fin de set qu'on daigna nous donner un morceau et demi encore subsistant de la période Holy Records, d'ailleurs sans growls, avec une version acoustique et recueillie d'"El Norra Alila". Matan Shmuely donna un petit solo de batterie le temps d'un premier faux rappel après un titre chanté en duo avec Diadema des Mars Chronicles, puis un vrai rappel pour un classique et défoulant "Norra el Norra" puis l'enchaînement final prévisible "In Thy Neverending Way"-"Ornaments of Gold".

Malgré l'invitation du groupe à rester se rencontrer je n'ai pas pu traîner comme il était minuit passé et qu'une audience tendue se profilait le matin… Reste que c'est toujours un grand plaisir de revoir des groupes de ce niveau surtout si près de chez soi et si peu cher !

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