Le trio local ZOLDIER NOIZ a posé les choses tout de suite avec son Thrash mâtiné de Black, au chant rauque et aux relents Punk seconde vague. En clair, c'est la résurrection de Hellhammer ou du Possessed des débuts ! Les vieux Kreator et compagnie ? Limite trop moderne à côté. Mais même si c'est un genre hyper basique, ça jouait bien ensemble et le batteur est à la hauteur. Car ce n'est pas un groupe qui débarque. Les larsens meublaient les pauses plus bruyamment que les quelques annonces, cependant le son était bon comme presque toujours dans cette salle, même trop bon pour ce style malgré la place prise par la guitare. Je ne me suis pas ennuyé au long de la demi-heure réglementaire.
Les Provençaux d'AFFLICTION GATE portent aussi fièrement un étendard vieille école, mais un peu plus récent toutefois puisqu'ils servent du Death vieux style comme il y a vingt ou vingt-cinq ans. Malgré quelques soucis de micro chant réglés après un titre, le coffre du chanteur est intéressant car il lui permet de growler naturellement, sans truquages, et le connaisseur apprécie. De même le son excellent favorisait la basse qui surnageait à l'aise entre les deux guitares.
Le quintet ne cherche pas à parodier spécialement un ou deux gros groupes des temps de légende, mais trace sa propre route dont on remarque vite pourtant qu'elle ne passe jamais par la Suède. Les riffs et la ligne de basse sont très classiques mais c'est efficace grâce à un certain souci de la mélodie qui trouvait son sommet dans des solis de guitare carrément heavy, les gens se remuaient même si l'exiguïté des lieux dissuade de créer une fosse. Du reste, des accélérations sont présentes mais pas fréquentes, créant une ambiance assez sombre mais pas maléfique… Décidément ils sont purs mais ne copient personne. Je n'ai pas vu passer la quarantaine de minutes que cela a duré.
MERCYLESS est pour le coup l'une de ces légendes du Death Metal issu de France, que j'aimais vraiment bien à l'époque. Ils ont déroulé un panel de vieux titres issus des deux premiers albums et du nouveau qui va sortir dans quelques jours et qui est dans le droit fil d'"Abject Offerings" pour ce que nous en avons vu. Max Otero n'a rien perdu de son timbre et la qualité de ces compositions est indéniable, des années et des années après. Mercyless n'a rien à envier aux groupes floridiens qui l'ont inspiré… à part une juste reconnaissance. Quand on pense par exemple qu'eux aussi avaient travaillé avec Colin Richardson ! La formation actuelle joue impeccablement les "Spiral of Flowers", "Without Christ", et le bassiste ressemble beaucoup à feu Peter Steele. Le public s'était un peu clairsemé mais ne s'était pas ramolli. Une reprise du classique "Evil Dead" de Death, plus directe que le répertoire original des Alsaciens, a défoulé un peu mieux tout le monde avant un unique rappel.
Je regrette vivement quand même que comme Morgoth, les Mulhousiens aient totalement renié une évolution, qui représente quand même dans leur cas presque la moitié de leur discographie ! Alors que cette période Death atmosphérique était franchement réussie au moins avec l'album "C.O.L.D.". Je trouve ce choix de ne plus assumer bien dommage, mais nous nous sommes contentés d'un set tout de même savoureusement authentique comme à l'époque.
Dès que ce fut fini, j'ai filé car le dimanche s'annonçait bien bourrin lui aussi, vous allez voir…
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