Sur ces réflexions arrivaient les Auvergnats de SOFY MAJOR, qui viennent assez souvent car ils correspondent bien à cette scène locale. Leur Stoner Rock-Noisy a un avantage possible de la formule trio : la basse a de l'espace, elle sonnait astucieusement sec, sans trop fuzzer, allégeant ainsi le propos. Les riffs ne sont pas très complexes mais pour que le groove soit là il fallait un jeu enlevé et pour ça ils savent faire. En fait le seul défaut ce sont les vocaux, trop faibles, les chœurs du batteur ne venant y remédier. Pour un touriste du style tel que moi tout cela était maintes fois entendu, mais c'était clairement bon et entraînant.
Après la pause et quelques mesures acoustiques le premier riff de PIGS rappelait ce qu'était le grand Noise : agressivité, abrasivité, finesse dans la saturation. Avec sa Les Paul de base, Dave Curran aime faire mal avec intelligence. Je n'avais jamais remarqué qu'il s'exprimait en français québécois. À la basse il avait d'ailleurs récupéré Mathieu Moulin de Sofy Major qui s'est fait régulièrement chambrer en cours de set. La qualité des titres restait remarquable et l'estime dont jouit Pigs depuis son apparition n'est pas volée et ne tient pas qu'à l'une des pochettes les plus fascinantes des dernières années. Quel que soit le son un bon riff se reconnaît et comme chez Unsane, ils étaient légion. Les larsens étirés avec délectation en début de morceau et clôtures sèches sans effet résument tout l'esprit de ces cinquante minutes sans merci. Les autres intros acoustiques austères et bien menées, tout comme le titre qui l'était carrément à moitié, servaient de caresse avant la gifle. Curran reste ici dans une direction très proche de son groupe principal, mais peut y exprimer quelques intuitions vicieuses qui ne passeraient pas dans le périmètre plus étroit de son groupe principal. Et il nous laissa tous meurtris sur un dernier long larsen sadiquement dévié vers un chuintement prolongé manuellement aux pédales.
Je suis reparti très satisfait et on ne le dira jamais assez : les absents avaient bien tort, voire bien mauvais goût.
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